Longtemps après…
Serrant
sa plume comme une lame
fine,
elle écrit quelques mots lisses
quelques
mots qui s’évanouissent
avec le
temps mais pas dans l’âme
Par
dessus ces mots quelques larmes
en forme
de paraphe glissent
en
silence. Ses yeux se plissent :
cette
lettre est sa dernière arme.
Elle
redit les moments forts
Instants
aux couleurs de soleil
les
ouragans de vingt beauforts
Qui
jusqu’aujourd’hui la balayen
Elle a
redit la vague amour
qui la
submerge comme avant
et
l’atroce douleur qui sourd
ouvrant
son coeur à tous les vents
L’immense
mer des sentiments
dont la
houle dans son délire
l’éclabousse
en allumant
des
tourbillons qui la déchirent
Elle a
redit la mort du charme
dont le
ressac aux lames sourdes
ouvre
son coeur dans un vacarme
de fin
du monde à l’arme lourde
Amoureuse
Elle
s'enroule autour de lui,
Chavire
et roule bord sur bord,
Et puis
déroule sans un bruit
son
corps de soie jeteur de sort
La
courbe offerte comme un fruit
Elle a
pressé comme un trésor
ses
seins dressés tout contre lui
dans une
lutte en coeur à corp
Elle
récite dans la nuit,
Les yeux
sur lui pendant qu'il dort,
des mots
d'amour et puis s'enfuit
Dans la
passion jusqu'à l'auror
Dans le
petit matin qui suit
Un
baiser posé sur le bord
de
lèvres douces réussit
À
rallumer le feu qui dort
Elle le
suivrait jusqu'à la mort.
Robert Trebor 13-12-86
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