O Dieu,
j’aurais aimé être un émigrant,
comme
ceux du siècle dernier
qui s’en
allaient vers cet autre terre,
ou tout
était possible, ou tout était si neuf.
Découvrir
ces forêts immenses, ces déserts sans fin,
ces
villes balbutiantes mais déjà grouillantes de tant de vie ;
et puis
trouver un endroit si loin,
un
endroit si beau,
où
j’aurais pu attendre doucement la fin,
à
regarder les couchers de soleil
sans me
demander de quoi serait fait demain.
O Dieu,
j’aurais aimé être un émigrant,
comme
ceux du siècle prochain,
et
m’envoler là haut vers ces terres nouvelles
dans de
grandes nefs d’argent.
Courir
derrière les étoiles
et puis
trouver une planète au coin d’un soleil.
Une
planète si belle
comme la
terre avant,
et là
attendre la fin
à
regarder courir les comètes
sans me
demander de quoi serait fait le siècle prochain.
O Dieu,
j’aurais aimé être un émigrant,
un
conquérant de terres lointaines,
mais tu
ne m’as laissé que l’océan à contempler pour rêver,
que les
étoiles à admirer pour pleurer.
Tu ne
m’as laissé que les vagues qui m’appellent
et les
galaxies qui me tendent leurs bras de poussières qui scintillent.
O Dieu,
j’aurais aimé être un émigrant
plutôt
que tout l’ennui de cette vie.
J’ai
besoin de sentir de nouveaux vents,
J’ai
besoin de vivre une autre histoire.
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