dimanche 30 octobre 2016

Vivre l’amour ( Poésie )



L'arbre qui s'accroche à la vie - Cambodge



Si tu peux simplement
Fermer tes yeux
Et te laisser bercer
Par l’amour,

Tu dormiras au lueur du bonheur
Tu écouteras chanter
L’hymne de la vie
L’hymne de l’amour

Comme chantait
Cette femme
Au jour
De ta naissance

Si tu peux
Fermer tes yeux
Et te laisser bercer
Par l’amour,
Alors, tu vivras l’amour

(Pabloemma - 2013)

dimanche 23 octobre 2016

Restes ainsi ( Musique & Poésie )



T'inviter à danser
sans oser rien penser
ce que fut l'histoire
que nous pouvions croire.
J'ai en moi l'image
de ton regard sage,
sur tes doux silences
sans saisir tous leurs sens
je ne pourrai oublier,
et pas plus fendiller
chacun de ces rameaux
avec leurs demi-mots,
qui savaient enflammer,
ce cœur que j'ai aimé.
...restes ainsi ! (RT)


samedi 22 octobre 2016

Etre heureux.... ( Réflexion )






Dans l'attente de quelque chose d'important, pour tromper le temps qui me semble un éternité, je replonge dans un bouquin de Salomé qui trainait sur un coin de mon bureau. ... "Pourquoi est-il si difficile d'être heureux".

"La peur de l'inconnu, la peur de l'imprévisible, la peur de ne pas savoir, de ne pas être aimé, d'être abandonné tenaille la plupart d'entre nous et nous entraîne le plus souvent à des conduites défensives, oppressives ou agressives. Mais si nous nous rappelons que la grande fonction des peurs est de cacher les désirs, nous pouvons alors tenter de retrouver le désir qu'il y a derrière chaque peur et de dynamiser autrement notre vie. Un changement vital sera de réaliser ce pivotement intime, de découvrir qu'être et rester dans la peur, c'est se paralyser ou déclencher une fuite en avant, et qu'être dans une dynamique du désir, c'est être dans une énergie expansive, un mouvement vers l'autre, vers la vie, vers l'infini de l'horizon."

Voilà c'est pas plus compliqué, bien que.... Mais les barrières peuvent s'effacer.


mardi 18 octobre 2016

Histoire de celui qui s'en alla apprendre la peur (Conte de Grimm)






Si vous aimez lire...
Il me restait très peu de ce conte en mémoire. Même le titre se limitait à un seul mot : "peur"
J'ai fouillé un peu, pour l'exhumer quelques décennies après ma dernière lecture. C'est étrange de raccrocher sur ce conte de Grimm, qui vous le verrez, peut retrouver un sens particulier en ce moment.


Histoire de celui qui s'en alla apprendre la peur

Un père avait deux fils. Le premier était réfléchi et intelligent. Il savait se tirer de toute aventure. Le cadet en revanche était sot, incapable de comprendre et d'apprendre. Quand les gens le voyaient, ils disaient : « Avec lui, son père n'a pas fini d'en voir. » Quand il y avait quelque chose à faire, c'était toujours à l'aîné que revenait la tâche, et si son père lui demandait d'aller chercher quelque chose, le soir ou même la nuit, et qu'il fallait passer par le cimetière ou quelque autre lieu terrifiant, il répondait : « Oh non ! père, je n'irai pas, j'ai peur. » Car il avait effectivement peur. Quand, à la veillée, on racontait des histoires à donner la chair de poule, ceux qui les entendaient disaient parfois : « Ça me donne le frisson ! » Le plus jeune des fils, lui, assis dans son coin, écoutait et n'arrivait pas à comprendre ce qu'ils voulaient dire. « Ils disent toujours : "ça me donne la chair de poule ! ça me fait frissonner !" Moi, jamais ! Voilà encore une chose à laquelle je ne comprends rien. »Il arriva qu'un jour son père lui dit :
- Écoute voir, toi, là dans ton coin ! Tu deviens grand et fort. Il est temps que tu apprennes à gagner ton pain. Tu vois comme ton frère se donne du mal.
- Eh ! père, répondit-il, j'apprendrais bien volontiers. Si c'était possible, je voudrais apprendre à frissonner. C'est une chose que j'ignore totalement.
Lorsqu'il entendit ces mots, l'aîné des fils songea : « Seigneur Dieu ! quel crétin que mon frère ! Il ne fera jamais rien de sa vie. » Le père réfléchit et dit :
- Tu apprendras bien un jour à avoir peur. Mais ce n'est pas comme ça que tu gagneras ton pain.
Peu de temps après, le bedeau vint en visite à la maison. Le père lui conta sa peine et lui expliqua combien son fils était peu doué en toutes choses.
- Pensez voir ! Quand je lui ai demandé comment il ferait pour gagner son pain, il a dit qu'il voulait apprendre à frissonner !
- Si ce n'est que ça, répondit le bedeau, je le lui apprendrai. Confiez-le-moi.
Le père était content ; il se disait : « On va le dégourdir un peu. » Le bedeau l'amena donc chez lui et lui confia la tâche de sonner les cloches. Au bout de quelque temps, son maître le réveilla à minuit et lui demanda de se lever et de monter au clocher pour carillonner. « Tu vas voir ce que c'est que d'avoir peur », songeait-il. Il quitta secrètement la maison et quand le garçon fut arrivé en haut du clocher, comme il s'apprêtait à saisir les cordes, il vit dans l'escalier, en dessous de lui, une forme toute blanche.
- Qui va là ? cria-t-il.
L'apparition ne répondit pas, ne bougea pas.
- Réponds ! cria le jeune homme. Ou bien décampe ! Tu n'as rien à faire ici !
Le bedeau ne bougeait toujours pas. Il voulait que le jeune homme le prit pour un fantôme. Pour la deuxième fois, celui-ci cria :
- Que viens-tu faire ici ? Parle si tu es honnête homme. Sinon je te jette au bas de l'escalier.
Le bedeau pensa : "Il n'en fera rien. " Il ne répondit pas et resta sans bouger. Comme s'il était de pierre. Alors le garçon l'avertit pour la troisième fois et comme le fantôme ne répondait toujours pas, il prit son élan et le précipita dans l'escalier. L'apparition dégringola d'une dizaine de marches et resta là allongée. Le garçon fit sonner les cloches, rentra à la maison, se coucha sans souffler mot et s'endormit.
La femme du bedeau attendit longtemps son mari. Mais il ne revenait pas. Finalement, elle prit peur, réveilla le jeune homme et lui demanda :
- Sais-tu où est resté mon mari ? Il est monté avant toi au clocher.
- Non, répondit-il, je ne sais pas. Mais il y avait quelqu'un dans l'escalier et comme cette personne ne répondait pas à mes questions et ne voulait pas s'en aller, je l'ai prise pour un coquin et l'ai jetée au bas du clocher. Allez-y, vous verrez bien si c'était votre mari. Je le regretterais.
La femme s'en fut en courant et découvrit son mari gémissant dans un coin, une jambe cassée. Elle le ramena à la maison, puis se rendit en poussant de grands cris chez le père du jeune homme :
- Votre garçon a fait des malheurs, lui dit-elle. Il a jeté mon mari au bas de l'escalier, où il s'est cassé une jambe. Débarrassez notre maison de ce vaurien !
Le père était bien inquiet. Il alla chercher son fils et lui dit :
- Quelles sont ces façons, mécréant ! C'est le diable qui te les inspire !
- Écoutez-moi, père, répondit-il. Je suis totalement innocent. Il se tenait là, dans la nuit, comme quelqu'un qui médite un mauvais coup. Je ne savais pas qui c'était et, par trois fois, je lui ai demandé de répondre ou de partir.
- Ah ! dit le père, tu ne me feras que des misères. Disparais !
- Volontiers, père. Attendez seulement qu'il fasse jour. Je voyagerai pour apprendre à frissonner. Comme ça, je saurai au moins faire quelque chose pour gagner mon pain.
- Apprends ce que tu veux, dit le père. Ça m'est égal ! Voici cinquante talents, va par le monde et surtout ne dis à personne d'où tu viens et qui est ton père.
- Qu'il en soit fait selon votre volonté, père. Si c'est là tout ce que vous exigez, je m'y tiendrai sans peine.
Quand vint le jour, le jeune homme empocha les cinquante talents et prit la route en se disant : « Si seulement j'avais peur ! si seulement je frissonnais ! »Arrive un homme qui entend les paroles que le garçon se disait à lui-même. Un peu plus loin, à un endroit d'où l'on apercevait des gibets, il lui dit :
- Tu vois cet arbre ? Il y en a sept qui s'y sont mariés avec la fille du cordier et qui maintenant prennent des leçons de vol. Assieds-toi là et attends que tombe la nuit. Tu sauras ce que c'est que de frissonner.
- Si c'est aussi facile que ça, répondit le garçon, c'est comme si c'était déjà fait. Si j'apprends si vite à frissonner, je te donnerai mes cinquante talents. Tu n'as qu'à revenir ici demain matin.
Le jeune homme s'installa sous la potence et attendit que vînt le soir. Et comme il avait froid, il alluma du feu. À minuit le vent était devenu si glacial que, malgré le feu, il ne parvenait pas à se réchauffer. Et les pendus s'entrechoquaient en s'agitant de-ci, de-là. Il pensa : « Moi, ici, près du feu, je gèle. Comme ils doivent avoir froid et frissonner, ceux qui sont là-haut ! » Et, comme il les prenait en pitié, il appliqua l'échelle contre le gibet, l'escalada, décrocha les pendus les uns après les autres et les descendit tous les sept. Il attisa le feu, souffla sur les braises et disposa les pendus tout autour pour les réchauffer. Comme ils ne bougeaient pas et que les flammes venaient lécher leurs vêtements, il dit :
- Faites donc attention ! Sinon je vais vous rependre là-haut !
Les morts, cependant, n'entendaient rien, se taisaient et laissaient brûler leurs loques. Le garçon finit par se mettre en colère.
- Si vous ne faites pas attention, dit-il, je n'y puis rien ! je n'ai pas envie de brûler avec vous.
Et, l'un après l'autre, il les raccrocha au gibet. Il se coucha près du feu et s'endormit. Le lendemain, l'homme s'en vint et lui réclama les cinquante talents :
- Alors, sais-tu maintenant ce que c'est que d'avoir le frisson ? lui dit-il.
- Non, répondit le garçon. D'où le saurais-je ? Ceux qui sont là-haut n'ont pas ouvert la bouche, et ils sont si bêtes qu'ils ont laissé brûler les quelques hardes qu'ils ont sur le dos.
L'homme comprit qu'il n'obtiendrait pas les cinquante talents ce jour-là et s'en alla en disant : « Je n'ai jamais vu un être comme celui-là ! »
Le jeune homme reprit également sa route et se dit à nouveau, parlant à haute voix .
- Ah ! si seulement j'avais peur ! Si seulement je savais frissonner !
Un cocher qui marchait derrière lui l'entendit et demanda :
- Qui es-tu ?
- Je ne sais pas, répondit le garçon.
Le cocher reprit :
- D'où viens-tu ?
- Je ne sais pas, rétorqua le jeune homme.
- Qui est ton père ?
- Je n'ai pas le droit de le dire.
- Que marmonnes-tu sans cesse dans ta barbe ?
- Eh ! répondit le garçon, je voudrais frissonner. Mais personne ne peut me dire comment j'y arriverai.
- Cesse de dire des bêtises ! reprit le cocher. Viens avec moi !
Le jeune homme accompagna donc le cocher et, le soir, ils arrivèrent à une auberge avec l'intention d'y passer la nuit. En entrant dans sa chambre, le garçon répéta à haute et intelligible voix :
- Si seulement j'avais peur ! Si seulement je savais frissonner !
L'aubergiste l'entendit et dit en riant :
- Si vraiment ça te fait plaisir, tu en auras sûrement l'occasion chez moi.
- Tais-toi donc ! dit sa femme. À être curieux, plus d'un a déjà perdu la vie , et ce serait vraiment dommage pour ses jolis yeux s'ils ne devaient plus jamais voir la lumière du jour.
Mais le garçon répondit :
- Même s'il fallait en arriver là, je veux apprendre à frissonner. C'est d'ailleurs pour ça que je voyage.
Il ne laissa à l'aubergiste ni trêve ni repos jusqu'à ce qu'il lui dévoilât son secret. Non loin de là, se trouvait un château maudit, dans lequel il pourrait certainement apprendre ce que c'était que d'avoir peur, en y passant seulement trois nuits. Le roi avait promis sa fille en mariage à qui tenterait l'expérience et cette fille était la plus belle qu'on eût jamais vue sous le soleil. Il y avait aussi au château de grands trésors gardés par de mauvais génies dont la libération pourrait rendre un pauvre très riche. Bien des gens étaient déjà entrés au château, mais personne n'en était jamais ressorti. Le lendemain, le jeune homme se rendit auprès du roi :
- Si vous le permettez, je voudrais bien passer trois nuits dans le château.
Le roi l'examina, et comme il lui plaisait, il répondit :
- Tu peux me demander trois choses. Mais aucune d'elles ne saurait être animée et tu pourras les emporter avec toi au château.
Le garçon lui dit alors :
- Eh bien ! je vous demande du feu, un tour et un banc de ciseleur avec un couteau.
Le jour même, le roi fit porter tout cela au château. À la tombée de la nuit, le jeune homme s'y rendit, alluma un grand feu dans une chambre, installa le tabouret avec le couteau tout à côté et s'assit sur le tour.
- Ah ! si seulement je pouvais frissonner ! dit-il. Mais ce n'est pas encore ici que je saurai ce que c'est.
Vers minuit, il entreprit de ranimer son feu. Et comme il soufflait dessus, une voix retentit tout à coup dans un coin de la chambre :
- Hou, miaou, comme nous avons froid !
- Bande de fous ! s'écria-t-il. Pourquoi hurlez-vous comme ça ? Si vous avez froid, venez ici, asseyez-vous près du feu et réchauffez-vous !
À peine eut-il prononcé ces paroles que deux gros chats noirs, d'un bond formidable, sautèrent vers lui et s'installèrent de part et d'autre du garçon en le regardant d'un air sauvage avec leurs yeux de braise. Quelque temps après, s'étant réchauffés, ils dirent :
- Si nous jouions aux cartes, camarade ?
- Pourquoi pas ! répondit-il, mais montrez-moi d'abord vos pattes.
Les chats sortirent leurs griffes.
- Holà ! dit-il. Que vos ongles sont longs ! attendez ! il faut d'abord que je vous les coupe.
Il les prit par la peau du dos, les posa sur l'étau et leur y coinça les pattes.
- J'ai vu vos doigts, dit-il, j'en ai perdu l'envie de jouer aux cartes.
Il les tua et les jeta par la fenêtre dans l'eau d'un étang . À peine s'en était-il ainsi débarrassé que de tous les coins et recoins sortirent des chats et des chiens, tous noirs, tirant des chaînes rougies au feu. Il y en avait tant et tant qu'il ne pouvait leur échapper. Ils criaient affreusement, dispersaient les brandons du foyer, piétinaient le feu, essayaient de l'éteindre. Tranquillement, le garçon les regarda faire un moment. Quand il en eut assez, il prit le couteau de ciseleur et dit :
- Déguerpissez, canailles !
Et il se mit à leur taper dessus. Une partie des assaillants s'enfuit ; il tua les autres et les jeta dans l'étang. Puis il revint près du feu, le ranima en soufflant sur les braises et se réchauffa. Bientôt, il sentit ses yeux se fermer et eut envie de dormir. Il regarda autour de lui et vit un grand lit, dans un coin.
- Voilà ce qu'il me faut, dit-il.
Et il se coucha. Comme il allait s'endormir, le lit se mit de lui-même à se déplacer et à le promener par tout le château.
- Très bien ! dit-il. Plus vite !
Le lit partit derechef comme si une demi-douzaine de chevaux y étaient attelés, passant les portes, montant et descendant les escaliers. Et tout à coup, il versa sens dessus dessous hop ! et le garçon se retrouva par terre avec comme une montagne par-dessus lui. Il se débarrassa des couvertures et des oreillers, se faufila de dessous le lit et dit :
- Que ceux qui veulent se promener se promènent.
Et il se coucha auprès du feu et dormit jusqu'au matin.
Le lendemain, le roi s'en vint au château. Quand il vit le garçon étendu sur le sol, il pensa que les fantômes l'avaient tué. Il murmura :
- Quel dommage pour un si bel homme!
Le garçon l'entendit, se leva, et dit :
- Je n'en suis pas encore là !
Le roi s'étonna, se réjouit et lui demanda comment les choses s'étaient passées.
- Très bien. Voilà une nuit d'écoulée, les autres se passeront bien aussi.
Quand il arriva chez l'aubergiste, celui-ci ouvrit de grands yeux.
- Je n'aurais jamais pensé, dit-il, que je te reverrais vivant. As- tu enfin appris à frissonner ?
- Non ! répondit-il ; tout reste sans effet. Si seulement quelqu'un pouvait me dire comment faire !
Pour la deuxième nuit, il se rendit à nouveau au château, s'assit auprès du feu et reprit sa vieille chanson : « Ah ! si seulement je pouvais frissonner. » À minuit on entendit des bruits étranges. D'abord doucement, puis toujours plus fort, puis après un court silence, un grand cri. Et la moitié d'un homme arrivant par la cheminée tomba devant lui.
- Holà ! cria-t-il. Il en manqua une moitié. Ça ne suffit pas comme ça !
Le vacarme reprit. On tempêtait, on criait. Et la seconde moitié tomba à son tour de la cheminée.
- Attends, dit le garçon ; je vais d'abord ranimer le feu pour toi.
Quand il l'eut fait, il regarda à nouveau autour de lui : les deux moitiés s'étaient rassemblées et un homme d'affreuse mine s'était assis à la place qu'occupait le jeune homme auparavant.
- Ce n'est pas ce que nous avions convenu, dit-il. Ce tour est à moi !
L'homme voulut l'empêcher de s'y asseoir mais il ne s'en laissa pas conter. Il le repoussa avec violence et reprit sa place. Beaucoup d'autres hommes se mirent alors à dégringoler de la cheminée les uns après les autres et ils apportaient neuf tibias et neuf têtes de mort avec lesquels ils se mirent à jouer aux quilles. Le garçon eut envie d'en faire autant.
- Dites, pourrais-je jouer aussi ?
- Oui, si tu as de l'argent.
- J'en ai bien assez, répondit-il ; mais vos boules ne sont pas rondes.
Il prit les têtes de mort, s'installa à son tour et en fit de vraies boules.
- Comme ça elles rouleront mieux, dit-il. En avant ! on va rire !
Il joua et perdit un peu de son argent. Quand sonna une heure, tout avait disparu. Au matin, le roi vint aux renseignements.
- Que t'est-il arrivé cette fois-ci ? demanda-t-il.
- J'ai joué aux quilles, répondit le garçon, et j'ai perdu quelques deniers.
- Tu n'as donc pas eu peur ?
- Eh ! non ! dit-il, je me suis amusé ! Si seulement je savais frissonner !
La troisième nuit, il s'assit à nouveau sur son tour et dit tristement :
- Si seulement je pouvais frissonner !
Quand il commença à se faire tard, six hommes immenses entrèrent dans la pièce portant un cercueil.
- Hi ! Hi ! Hi ! dit le garçon, voilà sûrement mon petit cousin qui est mort il y a quelques jours seulement.
Du doigt, il fit signe au cercueil et s'écria :
- Viens, petit cousin, viens !
Les hommes posèrent la bière sur le sol ; il s'en approcha et souleva le couvercle. Un mort y était allongé. Il lui toucha le visage. Il était froid comme de la glace.
- Attends, dit-il, je vais te réchauffer un peu. Il alla près du feu, s'y réchauffa la main et la posa sur la figure du mort. Mais celui-ci restait tout froid. Alors il le sortit du cercueil, s'assit près du feu et l'installa sur ses genoux en lui frictionnant les bras pour rétablir la circulation du sang. Comme cela ne servait à rien, il songea tout à coup qu'il suffit d'être deux dans un lit pour avoir chaud. Il porta le cadavre sur le lit, le recouvrit et s'allongea à ses côtés. Au bout d'un certain temps, le mort se réchauffa et commença à bouger.
- Tu vois, petit cousin, dit le jeune homme, ne t'ai-je pas bien réchauffé ?
Mais le mort, alors, se leva et s'écria:
- Maintenant, je vais t'étrangler !
- De quoi ! dit le garçon, c'est comme ça que tu me remercies ? retourne au cercueil !
Il le ceintura, et le jeta dans la bière en refermant le couvercle. Les six hommes arrivèrent alors et l'emportèrent.
- Je ne réussis pas à frissonner, dit-il. Ce n'est décidément pas ici que je l'apprendrai.
À ce moment précis entra un homme plus grand que tous les autres et qui avait une mine effrayante. Il était vieux et portait une longue barbe blanche.
- Pauvre diable, lui dit-il, tu ne tarderas pas à savoir ce que c'est que de frissonner : tu vas mourir !
- Pas si vite ! répondit le garçon. Pour que je meure, il faudrait d'abord que vous me teniez.
- Je finirai bien par t'avoir ! dit le monstrueux bonhomme.
- Tout doux, tout doux ! ne te gonfle pas comme ça ! je suis aussi fort que toi. Et même bien plus fort !
- C'est ce qu'on verra, dit le vieux. Si tu es plus fort que moi, je te laisserai partir. Viens, essayons!
Il le conduisit par un sombre passage dans une forge, prit une hache et d'un seul coup, enfonça une enclume dans le sol.
- Je ferai mieux, dit le jeune homme en s'approchant d'une autre enclume.
Le vieux se plaça à côté de lui, laissant pendre sa barbe blanche. Le garçon prit la hache, fendit l'enclume d'un seul coup et y coinça la barbe du vieux.
- Et voilà ! je te tiens ! dit-il, à toi de mourir maintenant !
Il saisit une barre de fer et se mit à rouer de coups le vieux jusqu'à ce que celui-ci éclatât en lamentations et le suppliât de s'arrêter en lui promettant mille trésors. Le jeune homme débloqua la hache et libéra le vieux qui le reconduisit au château et lui montra, dans une cave, trois caisses pleines d'or.
- Il y en a une pour les pauvres, une pour le roi et la troisième sera pour toi, lui dit-il.
Sur quoi, une heure sonna et le méchant esprit disparut. Le garçon se trouvait au milieu d'une profonde obscurité.
- Il faudra bien que je m'en sorte, dit-il. Il tâtonna autour de lui, retrouva le chemin de sa chambre et s'endormit auprès de son feu. Au matin, le roi arriva et dit :
- Alors, as-tu appris à frissonner ?
- Non, répondit le garçon, je ne sais toujours pas. J'ai vu mon cousin mort et un homme barbu est venu qui m'a montré beaucoup d'or. Mais personne ne m'a dit ce que signifie frissonner.
Le roi dit alors :
- Tu as libéré le château de ses fantômes et tu épouseras ma fille.
- Bonne chose ! répondit-il, mais je ne sais toujours pas frissonner.
On alla chercher l'or et les noces furent célébrées. Mais le jeune roi continuait à dire : « Si seulement j'avais peur, si seulement je pouvais frissonner ! » La reine finit par en être contrariée. Sa camériste dit :
- Je vais l'aider à frissonner.
Elle se rendit sur les bords du ruisseau qui coulait dans le jardin et se fit donner un plein seau de goujons. Durant la nuit, alors que son époux dormait, la princesse retira les couvertures et versa sur lui l'eau et les goujons, si bien que les petits poissons frétillaient tout autour de lui. Il s'éveilla et cria :
- Ah ! comme je frissonne, chère femme ! Ah ! Oui, maintenant je sais ce que c'est que de frissonner.


Le vieil arbre....de vie ! (Pensée)






Un automne; je l'ai croisé assis sur le talus qui bordait un chemin familier, Triste, usé par la vie, noué, prisonnier d'une éternité épuisante, il regardait notre monde. En ressentant toute l'incompréhension qui semblait chaque jour le hanter d'avantage, j'ai fini par oser venir prés de lui, et le soulager de la quantité invraisemblable de détritus oubliés stupidement entre ses racines. Cela fait, et une fois les sacs plastiques fermés, je me sui...s assis prés de lui, Il n'était plus la sentinelle de nos ordures.
Mais il gardait la tristesse que je lui connaissais bien. Sans penser que nous étions très différent, j'ai osé lui faire la remontrance de ce manque de reconnaissance qu'il semblait avoir.
- Pourquoi être tellement triste alors que tu es grand et fort, et maintenant propre ? C'est fou ça !
A cet instant, il y eu un souffle d'air sortant d'entre ses racines enchevêtrées et des mots qui flottaient tout autours de moi, à peine audibles.
- Ce n'est pas ce que tu as eu la bonté de me faire qui me laisse attristé. Crois moi et sois en remercié. Mais c'est que depuis que je suis né, vous autres les Hommes êtes toujours en quête du mal que vous pouvez vous faire les uns les autres.
Et ça, nous autres qui vivons avec vous, le ressentons fort bien car nous sommes tous du monde de la vie.
La mort, que vous vous croyez autorisé à donner sans discernement, appartient pourtant à la vie, et uniquement à elle. C'est ainsi depuis l'origine, mais depuis votre origine vous dérogez à cet équilibre essentiel.
Oui je suis triste de vous voir peu enclin a construire la Paix, à savoir trop peu aimer pour y parvenir. Si chacun faisait chaque jour une preuve d'Amour, alors seulement, je retrouverais le vrai bonheur de vivre avec vous.
Encore tout étonné d'écouter un vieil arbre, je fini par tourner la tête. Il avait fermé les yeux et n'ai jamais plus ressenti un souffle de ses racines.

En croisant cette photo sur la toile, mes doigts se sont agités sans que je puisse contrôler cette petite improvisation de mon imaginaire. Et comme il me fallait faire ma preuve d'amour, je vous l'offre !
 
Robert Trebor


lundi 17 octobre 2016

Consciense... (Pensée)






Le poisson que je venais de pêcher m'a regardé, stupéfait de sa capture, asphyxié d'être trop longtemps hors de son monde. Fier de ma prise, je prenais mon temps pour le contempler dans mon monde. A l'entendre geindre sans cesse, je finis par céder à ses prières, en plongeant avec lui pour qu'il reprenne son souffle, dans son monde. Et c'est ainsi que je me retrouvai prisonnier. Prisonnier de son monde; jusqu'à pouvoir trouver la sortie par une porte que je ne ...pouvais découvrir n'importe où, et la clé de ce mystère. Comment un si petit poisson pouvait me causer une si grande détresse. je devais essayer chacune des clés accrochées au dessus de ma tête, sur la voûte écarlate, pour me libérer de son monde qui n'était pas le mien.
Il me regardait me noyer, rigolant, jusqu'à mon dernier souffle.


Je suis revenu dans le monde des vivants, en reprenant ma respiration, les yeux grands ouverts, dans mon monde. Le rêve se terminait avec juste une petite voix rassurante qui me demandait d'écouter ma conscience, quand, sans forcément penser à mal, j'imposais une souffrance inutile à ceux que j'aimais, même s'ils étaient pas de mon monde. De plus en plus faible, presque inaudible, la petite voix finit par s'éteindre en me disant qu'il y avait autant de clés que de questions que pourrait me poser ma conscience, mais que quoi qu'il en soit la porte n'est jamais verrouillée. 

21 janvier 2016  R.T.

dimanche 16 octobre 2016

Je te savais quelques part ! (Pensée)






Ode à la femme...

... celle qui reste l'éternel espoir des plus beaux rêves, qui existe ou n'existe pas, qui est là toute proche, ou plus loin, qui peut être ne saura jamais que ces mots sont pour elle.
Le romantique garde ce secret, que je vous dédicace incomplet, juste extrait d'un projet qui reste encore et toujours à parfaire pour elle.
Sur le ton d'une confidence admirative à mes amies .. je la vois ainsi...
...
La femme est, sans contredit, un des chefs d’œuvre, une des gloires de la création. C'est la brillante fleur qui relève le coloris de la nature et féconde le genre humain de ses doux parfums; c'est le rayon d'amour qui dissipe l’indifférence, qui réchauffe les sens et l'âme. Dieu en créant la femme la dota de toutes les richesses de l'organisation, de toutes les perfections de la forme, afin qu'elle fût la plus belle et la plus charmante des créatures. Et, en effet, nul être sur la terre n'offre autant de grâces, d’élégance et d'attraits. Examinez ce beau corps de jeune femme: quel ensemble harmonieux ! quelle délicatesse de détails ! partout la ligne glisse sur des surface veloutées; partout elle ondule mollement, se renfle, s'arrondit en relief, ou se déprime et se cache avec mystère; jamais d'angles ni de saillies brusques, toujours des courbes, suaves, ravissantes et de moelleux contours. Admirez cette longue et soyeuse chevelure qui ondule sur l'ivoire de ses épaules; regardez ses beaux yeux plein de tendresse et d'amour; et sur sa jolie bouche, qu'embellit le sourire, ne devinez-vous pas une promesse de bonheur ? car ainsi que la fleur sur le rameau promet un fruit, de même le sourire sur des lèvres de femme promet le plaisir. Et puis la douceur de sa peau, la délicatesse de sa main, dont le contact vous fait tressaillir; la souplesse de sa taille, la légèreté de sa marche, la grâce répandue dans ses moindres mouvements, tout annonce en elle un être fait pour charmer; pour plaire et être aimé. Oui la femme possède,; au suprême degré, cette beauté gracieuse et attrayante qui, en inspirant l'amour et l'admiration, lui assure à jamais le doux empire des cœurs.

Eh bien voici que ce commun emmuré dans mes rêves, prend forme en devenant extraordinaire. De tout ce que j'ai pu croire et admettre, elle s'est mise à exister sans s'annoncer, sans bruit, légère et discrète, par ce petit rien qui fait toute la différence. Quelques mots, signes de son existence, de sa réalité. Quelques mots juste suffisants pour que j'aille au-delà de sa beauté déjà apprise. Au delà j'ai découvert un cœur, un esprit, avec des mots, des sentiments qui ont éclairés ma vie. Elle s'est avancée, et ai trouvé aussitôt l'envie indéfinissable de faire un pas vers elle.
Je voyais bien là, pas seulement le chef-d’œuvre découvert dans tant de rêves, mais aussi ce halo de lumière qui envahit l'espace et rend tout si beau. J'ai senti naître ainsi l'amour. Toi.

Rien ne me fera oublier ce que tu es. Etoile filante qui griffa ma vie, laissant juste une trainée de cheveux d'ange figée dans mon ciel.

vendredi 14 octobre 2016

On n'a qu'une terre (Rap - Stress)


Clip de "Stress" que j'ai toujours apprécié et largement promu en son temps.
Entre les images et les mots, difficile de pas entendre.





Quand il sera grand et me demand'ra...
"Pourquoi y a plus de poissons dans la mer?"
Je vais dire quoi? Que je savais pas!
Ou que j'en avais rien à faire!
Et quand il me demand'ra
"Papa! Est-ce juste pour le bois
que vous avez rasé le poumon de la planète?
J'vais respirer avec quoi?"
J'aurais l'air d'un irresponsable, incapable.
D'un coupable au comportement inexcusable.
Une nature bousillée, un monde de CO2.
Est-ce vraiment le futur
que l'on voulait construire pour eux?
Ca commence par le respect et l'une des choses à faire.
C'est un commerce équitable pour eux, nous et notre terre.
Les grands discours c'est bien.
Mais les petits gestes c'est mieux.
La différence on doit la faire aujourd'hui,
car on le peut.
Vas-y consomme! Consomme. Consume, consume!
Tronçonne, tronçonne! Allume, allume!
Mais que fais-tu si notre futur
s'retrouve entre le marteau et l'enclume.
Si ça brûle et que ça s'consume.
Et qu'notre terre ressemble à la lune.
Que fais-tu si notre futur
s'retrouve entre le marteau et l'enclume.
Dites-moi pas que vous le voyez pas, qu'vous le sentez pas.
Ce changement. Ne me mentez pas.
Le climat part en vrille. Vous attendez quoi?
Combien de Katrinas nous faudra-t-il pour accepter ça?
Je veux pas marcher sur le sol d'une mer asséchée en me
disant
"J'aurais peut-être dû trier mes déchets".
Pour nous c'est une erreur, pour nos enfants un péché.
Tout le monde crie au drame mais personne n'a l'air pressé.
Je veux pas voir le jour où l'eau aura la valeur du
pétrole.
Où le pétrole ne sera plus.
Mais on payera encore pour ces bémols.
Je ne suis pas devenu "Monsieur Ecolo" c'est clair.
Mais avec ce que je sais aujourd'hui,
je peux faire mieux que hier.
Vas-y consomme! Consomme. Consume, consume!
Tronçonne, tronçonne! Allume, allume!
Mais que fais-tu si notre futur
s'retrouve entre le marteau et l'enclume.
Si ça brûle et que ça s'consume.
Et qu'notre terre ressemble à la lune.
Que fais-tu si notre futur
s'retrouve entre le marteau et l'enclume.
Vas-y consomme! Consomme. Consume, consume!
Tronçonne, tronçonne! Allume, allume!
Mais que fais-tu si notre futur
s'retrouve entre le marteau et l'enclume.
Si ça brûle et que ça s'consume.
Et qu'notre terre ressemble à la lune.
Que fais-tu si notre futur
s'retrouve entre le marteau et l'enclume


vendredi 7 octobre 2016

Tout est possible... (Réaction matinale)

Ce matin en ouvrant les yeux, j'ai pensé à cette mer disparue de la carte par la folie productrice de l'Homme. Une mer entière, devenue en quelques décennies, une mare. Mais la conscience à prit le pas sur l'inconscience, et nous tentons maintenant de réparer le désastre. Et ça marche ! Ces bateaux perdus au milieu de nul part vont reprendre du service, comme récifs. Mangés par la rouille, il vont favoriser l'éclosion de cette nouvelle vie.
Capable de commettre le pire, et les exemples ne manquent pas, voilà qu'un signe démontre que nous avons aussi cette faculté de construire la vie. Il y a d'autres exemples, mais en voici un qui m'a bien réveillé ce matin.

La mer

de Nérée Beauchemin

Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
La mer calme, la mer au murmure endormeur,
Au large, tout là-bas, lente s’est retirée,
Et son sanglot d’amour dans l’air du soir se meurt.
La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage,
Au profond de son lit de nacre inviolé
Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage,
Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé.
La mer aime le ciel : c’est pour mieux lui redire,
À l’écart, en secret, son immense tourment,
Que la fauve amoureuse, au large se retire,
Dans son lit de corail, d’ambre et de diamant.
Et la brise n’apporte à la terre jalouse,
Qu’un souffle chuchoteur, vague, délicieux :
L’âme des océans frémit comme une épouse
Sous le chaste baiser des impassibles cieux.




jeudi 6 octobre 2016

Les Mots d'Enfants (Poésie)






Voir le monde avec des yeux d'enfant
Le respirer, le regarder comme avant
Sans craintes, sans hâtes, sans peurs
Juste des dessins débordant de couleurs

Quelques images à graver dans nos coeurs
Quelques rivages à hurler de bonheur
Quelques vivants qui consolent nos malheurs
Quelques morts qui assèchent nos pleurs

Voir le monde avec des yeux d'enfant
Ne pas le laisser dévorer par les grands
Voir le monde avec des yeux tout grands
Avec des yeux innocents, des yeux d'enfant

R-T

Fille rêvée (Poésie)






Hier soir je t'ai dit au revoir ,
Et tu ne m'a pas regardé , m'éloigner dans le brouillard .
J'ai cru , j'ai espéré ,
Non , ton coeur n'a point été éprouvé .
Chaque nuit sur tes lèvres un baiser je voudrai déposer .
Mais qu'importe d'y penser ,
Je ne suis qu'un ouvrier triste ,
Qui aime une jolie fille de capitaliste .
Sans espoir alors je m'en vais dans le soir ,
Mes pas claquants sur le trottoir ,
A la recherche de mon idéal .
C'est alors qu'en spirale ,
Sur moi un voile s'étend ,
Seul le son de ta voix et du vent
Me tiennent compagnie ,
Puisque mon amour est banni .
Savoir s'aimer c'est tout d'abord ,
Avoir un seul amour pour deux corps .
Si le mien reste isolé ,
Seule , une chose peut l'épauler ,
C'est la mort qui viendra ,
Et en t'emportant , rira .
Seul sur Terre une croix restera ,
Et personne ne viendra la fleurir
Même pas la belle , qu'un coeur vient de flétrir .

R-T

A la croisée des chemins ( Nouvelle Extrait - 2016)

Cassandre

".....


Le problème vois-tu, c'est que je ne peux m'empêcher de penser à toi. C'est pas faute d'essayer pourtant. J'ai essayé des dizaines de fois, des millions de fois même. Mais il n'y a rien à faire. J'ai plus envie d'aimer, je ne peux plus aimer tu comprends ? T'accorder de l'importance, c'est encore plus de souffrance face à toi, loin de toi. Ton image est là nichée au plus profond de ma mémoire, collée à mes sentiments les plus vrais. J'ai beau essayer de m'intéresser aux autres, personne ne brille autant que toi. Et tant bien même rien ne changera quoi que ce soit.


De tes cheveux, de leurs coupes, des couleurs dont tu aimes user pour changer, de ces yeux qui cherchent la vie et de ta bouche qui aime la croquer à pleine dent, je garde tout. Tout est comme un grand puzzle. Je t'ai vu belle et décoiffée, heureuse et triste, les yeux pleins d'amour mais aussi brouillés de 1000 larmes. J'ai senti tes lèvres m'embrasser. Je les ai vu aussi se retrouver martyrisées par tes manifestations d'angoisse ou de stress qui venaient t'envahir. Chaque pièce de ton puzzle est une partie de ton mystère Je ne cesse de te voir encore, sans voile, nature et vraie. La mémoire me laisse encore tout percevoir de toi, mais que pourrais je bien en faire dans ce monde qui est désormais le mien ?


En sortant de l'Hôpital, je me sentais tellement faible que j'avais eu bien du mal à rejoindre la station de taxi. Il faisait beau et bon. La fin de journée de ce mois de juillet était des plus agréables. A peine installé dans le seul véhicule présent, plusieurs flash m'avaient brouillé l'esprit quelques secondes au point de me trouver avec un trou de mémoire. Gênant lorsqu'il s'agit de sa propre adresse. Je savais que cela pouvait m'arriver et qu'il n'y avait là rien de très inquiétant.


..... Robert Trebor - octobre 2016 "

mercredi 5 octobre 2016

Pink Floyd - The Wall


Interprétation de ce morceau bien connu de Pink Floyd, 
"The wall"
par la formation Bizimkiler






mardi 4 octobre 2016

Le viol toujours un tabou ? (Réaction)

Le tabou sur le viol, c'est la paix pour les agresseurs...

Je viole, tu violes, il viole...je crise, Je me réveille mal, en entendant encore des trucs sordides, notamment sur le viol devenu chose commune. Je comprend pas tout, mon café passe mal, j'écoute, je cherche sur internet... encore et toujours. La TV braille et voilà Bourdin qui en remet une couche. Son invité, une femme toubib, militante, révèle que 84000 femmes sont victimes de viols ou de tentatives de viols, et que "Moins d'une femme sur 10 porterait plainte"... C'est quoi ce monde, malade, sans valeurs ? Un mot éclate dans ma tête, "Morale", mais où donc est-elle ? C'est à pleurer ! :(





10 idées reçues sur le viol (source contreleviol.fr)

1. Le viol est un phénomène marginal Faux, au moins 75 000 femmes sont violées chaque année en France. Autour de nous, parmi nos collègues ou amies, 1 femme sur 10 a subi un viol ou une agression sexuelle ou le subira pendant sa vie. Ce n’est pas un événement isolé mais un phénomène massif.
2. Le viol est le plus souvent commis par un inconnu dans une rue sombre Faux, l’auteur du viol est connu de la victime dans 8 cas sur 10. Dans 50% des cas, il s’agit d’un membre de la famille ou de l’entourage proche. Dans 34% des cas, le viol est commis au sein du couple. 63% des victimes de viols sont des mineur-e-s.
3. Ce sont surtout les filles provocantes, aguicheuses qui sont violées Faux, ce ne sont pas la tenue ou le comportement d’une femme qui provoquent le viol ; c’est le violeur qui est coupable. Les victimes de viol sont très souvent culpabilisées ou ressentent de la honte. C’est une inversion des responsabilités. Ce n’est pas à la victime d’être transformée en accusée. Par ailleurs, les victimes de viol sont très diverses : âge, apparence, origine sociale, etc. Le viol concerne tous les milieux, toutes les cultures.
4. Le viol est largement puni Faux, moins de 2% des violeurs sont condamnés. La législation reconnaît le viol comme un crime depuis seulement 30 ans (loi votée en 1980). Dans les faits, il est peu puni : moins de 10% des victimes portent plainte, du fait de la peur, de la pression de l’entourage, etc. ; la véracité de leurs accusations est souvent mise en doute, et beaucoup de plaintes aboutissent à des non-lieux ; les peines sont rarement lourdes.
5. Le viol est un drame individuel Faux, c’est surtout un problème de société. Le viol est l’expression d’une volonté de contrôle et d’emprise sur le corps des femmes. Il suppose que les femmes sont à la disposition des hommes pour satisfaire des besoins sexuels soi-disant supérieurs ou naturels. Il est le signe d’une société profondément sexiste.
6. Le viol est provoqué par la testostérone Faux, ce n’est pas un comportement naturel, mais culturel. Le viol repose sur le mythe d’une sexualité masculine « irrépressible » et « incontrôlable ». Une sexualité « conquérante » est fortement légitimée dans notre société pour les hommes, tandis que l’expression du désir féminin est limité et encadré par plusieurs formes de réprobation sociale. Certains croient que le viol serait jugulé par la prostitution. Or les pays qui ont autorisé et réglementé la prostitution (Allemagne, Pays-Bas) n’ont pas vu baisser le nombre de viols.
7. Quand une femme dit non, elle pense oui ou peut-être : elle a envie qu’on la force Faux, quand une femme dit non, ce n’est pas oui, c’est non. Une prétendue sexualité féminine passive, soumise aux initiatives des hommes, est également un mythe. L’expression du consentement des deux partenaires est la condition absolue d’une relation sexuelle ; sinon, il s’agit d’un viol. Même si elle est montée boire un verre, même si elle dort dans le même lit, même s’ils ont déjà échangé des caresses… au moment où elle dit non, c’est non.
8. Les hommes aussi sont victimes de viol Vrai, cela peut arriver, mais les victimes sont des femmes dans 9 cas sur 10. Les hommes victimes de viol étaient le plus souvent mineurs au moment des faits. Que les victimes soient des hommes ou des femmes, 99% des agresseurs sont des hommes.
9. Les violeurs sont tous des psychopathes Faux, il n’existe pas de profil-type de violeur. Les viols ne sont pas spécialement le fait de psychopathes, d’alcooliques, d’anormaux ou d’obsédés sexuels. Au contraire, ils sont souvent commis par des hommes parfaitement intégrés socialement, parfois même au-dessus de tout soupçon.
10. Le viol est le résultat de la misère sexuelle Faux, cela n’a rien à voir. Ainsi, les femmes qui n’ont pas de vie sexuelle et en éprouvent de la frustration ne s’autorisent pas pour autant à violer un homme pour satisfaire leurs besoins sexuels. Il s’agit bien d’une tolérance sociale dans un sens et non dans l’autre. (source contreleviol.fr)

Comment ne pas penser alors à celle que j'ai aimé, que j'aime et que j'aimerai, en lui prenant la main juste pour lui dire "T'inquiètes pas cela ne t'arrivera jamais". Peur pour elle, pour vous !