Le poisson que je venais de pêcher m'a regardé, stupéfait de sa capture, asphyxié d'être trop longtemps hors de son monde. Fier de ma prise, je prenais mon temps pour le contempler dans mon monde. A l'entendre geindre sans cesse, je finis par céder à ses prières, en plongeant avec lui pour qu'il reprenne son souffle, dans son monde. Et c'est ainsi que je me retrouvai prisonnier. Prisonnier de son monde; jusqu'à pouvoir trouver la sortie par une porte que je ne ...pouvais découvrir n'importe où, et la clé de ce mystère. Comment un si petit poisson pouvait me causer une si grande détresse. je devais essayer chacune des clés accrochées au dessus de ma tête, sur la voûte écarlate, pour me libérer de son monde qui n'était pas le mien.
Il me regardait me noyer, rigolant, jusqu'à mon dernier souffle.
Je suis revenu dans le monde des vivants, en reprenant ma respiration, les yeux grands ouverts, dans mon monde. Le rêve se terminait avec juste une petite voix rassurante qui me demandait d'écouter ma conscience, quand, sans forcément penser à mal, j'imposais une souffrance inutile à ceux que j'aimais, même s'ils étaient pas de mon monde. De plus en plus faible, presque inaudible, la petite voix finit par s'éteindre en me disant qu'il y avait autant de clés que de questions que pourrait me poser ma conscience, mais que quoi qu'il en soit la porte n'est jamais verrouillée.
21 janvier 2016 R.T.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire