mardi 29 novembre 2016

La femme Ange... ( Lecture du chap. III )

A Nos romanciers féminins,
à Monsieur Alexandre Dumas



LA FEMME ANGE
L'Homme-Femme - La Femme-Homme
par l'auteur de la Société d'amour pur

III


Pourquoi n'as-tu pas écrit toi-même, ma chérie, au lieu de nos romanciers déserteur? au lieu de moi, chétive, qui me débats et me tourmente pour chercher à rendre en leur haute expression les sentiments qui lient nos âmes et les pensées qui en découlent? Tu aurais eu tant de talent, tes romans eussent été si beaux !
Parée des qualités réelles de ton cœur et de ton esprit, les ayant conservées intactes, grâce aux barrières qui les défendent et leur interdisent des alliances sacrilèges, tes ouvrages eussent si bien reflété ces trésors de haut prix, ils eussent consolé tant d'âmes ! Car il ne faut pas s'y méprendre, vois-tu : nous vivons les uns des autres par les sentiments et les pensées, et la falsification des produits intellectuels est encore plus la ruine de l'être moral, que la falsification des substances alimentaires n'est une des causes de la détérioration des corps.
Où trouver maintenant un vin généreux, emblème
de tout ce qui fortifie ? Où trouver un vin généreux qui puisse combattre l'anémie morale présente? Est-ce dans nos romans falsifiés du jour? Est-ce dans ces types de jeunes filles sans pudeur au fond de leur être, qui attendent la séduction, la désirent en quelque sorte, et se livrent à la première occasion à celui qui aura daigné faire naître en elles le premier sentiment d'amour ? — Je dis sentiment par habitude, car il s'agit moins de sentiment que d'instinct grossier : tu peux en voir la différence dans la manière de se donner. — Il n'y a même
plus de séduction pour ces types de non-résistance qui ne connaîtront jamais le repentir, ne retrouveront aucune fierté, et ne sauront jamais se consoler.
C'est cet
amour frelaté de toutes parts, ce vin coloré de bois de campêche, mixture de poisons réels, que l'on vient offrir {pourtant au cœur des pauvres jeunes filles pour les fortifier, les réjouir ! — Je voudrais voir toutes les victimes qu'ont dû faire de pareils écrits.
Imitant vite les héroïnes qu'on leur présente, et redevables comme elles à
l'amour, les jeunes filles en
état d'agir et qui ont assez de liberté pour cela, n'ont plus qu'à faire leur roman, à en précipiter l'action, à s'immoler au seul dieu de la femme, sauf, abandonnées bientôt par lui, — ce Dieu qui doit étendre sa providence si loin, — à avoir recours au poison ou à tout autre genre de mort, dont nos romanciers féminins font si grand usage.
Le poison de
l'amour falsifié, l'amour de l'homme, maître et industriel consommé, ayant fait mourir au cœur de la femme le moi, ce moi plein d'honneur, de courage, d'indépendance et de vertu, il est bien juste qu'un autre poison visible les débarrasse d'une vie dont ne se soucie plus leur Dieu.

Non, vois-tu, — et le contraire est une erreur : — c'est tout d'abord avec soi que l'on vit. Le sanctuaire
de notre bonheur, comme celui de notre paix, se trouve dans l'être lui-même : malheur à qui vient l'avilir. — Foin, désormais, pour les femmes, de ces doctrines qui exigent le sacrifice de notre vie, la seule réelle et la seule grande, pour affirmer une grandeur et une vie qui n'ont aucune réalité, ne sont qu'un décevant mensonge.
Tu n'aurais pas fait de même, toi, amie. Aussi, rien ne saurait me consoler de ton silence en ces matières.
J'aurais été ton cher collaborateur, je t'aurais donné les sujets, — excuse ma présomption, ma chérie, — et à nous deux nous aurions conçu quelque type nouveau de jeune fille, que nous aurions élevé ensemble. — Je dis élevé, et pas moins, tout comme on élève un être cher qui a pris vie en notre sein. —Nous l'aurions aimé d'un si grand
amour, cet être, prenant notre temps pour toutes choses, nous gardant bien de rien précipiter, veillant à son développement normal et progressif.
Nous nous serions gardées surtout de l'exploitation trop commune des parents envers leurs enfants. Ce n'est pas nous qui aurions livré ces êtres faibles et sans défense, — comme les enfants de fabriques, — aux fabriques de l'industrie où ils se trouvent réunis, corrompus les uns par les autres. Ce n'est pas nous qui, pour quelque gain, eussions offert en échange nos enfants : Non, notre maternité réelle eût même interprété dans son vrai sens le croissez, multipliez, qui déborde en
littérature.
Ce problème, moins intelligible que jamais, auquel, sous tous les rapports, est aujourd'hui acculée l'humanité, n'eût pas été éludé par nous : nos productions eussent été rares, et elles eussent été parfaites, de cette perfection du moins dont nous aurions eu le double sentiment, qui consiste à faire croître les êtres avant de
songer à les multiplier.

Ne vas-tu pas te prendre de regret, amie, sur ta stérilité volontaire, et ne seras-tu pas inspirée par le
désir de la faire cesser? Moi, j'en serais ravie, et l'idée de servir à ton talent, à ton talent réel, sublime dans le haut but qui le dirigerait, me fait sortir comme de moi- même. Cette âme qui est tienne déjà par le sentiment, la tendresse, la sincérité et le charme du plus pur abandon, s'élèverait à de nouvelles puissances pour aller chercher en ton âme tous les trésors qu'elle contient. Tes sentiments les plus profonds, tes pensées les plus secrètes, seraient pour moi un livre ouvert. Surprise, tu les
reconnaîtrais, tu les accepterais de même, et nous en parerions les êtres qui prendraient vie en tes plus hautes facultés. — Nous verrions bien si les pauvres femmes, si les jeunes filles non moins 'à plaindre, n'ont rien à faire dans la vie et pour bien connaître
l'amour, qu'à se donner à celui qu'elles aiment?— Erreur profonde, tu le sais, puisqu'il faudra ne se donner jamais. L'amour, vois-tu, en ce moment tout avili, tout profané, ce n'est pas moins que l'art suprême que les femmes vont exercer. Cet art exige un long apprentissage qui peut durer même jusqu'au tombeau. Mais il est plein de peines et de charme, car c'est l'amour, à qui tout parle, tout sourit, à qui rien ne suffit, hélas ! L'amour, pour régner en nos cœurs et les diriger sûrement, doit être établi en notre être dans sa force et sa pureté. C'est de là qu'il grandit, rayonne, qu'il est notre vie, notre honneur. C'est là qu'il est impérissable, et c'est de là qu'il trouvera les conditions d'être à l'abri partout, toujours, sachant mourir quand il le faut, mais reprenant vie plus encore.

Réhabiliter
l'amour, tel est l'ordre : Dieu et ses anges combattent avec nous. C'est le grand combat, c'est la guerre qui précède un monde nouveau et l'annonce tout à la fois.
Les blessés, il nous seront chers, car ils venaient pour se reprendre et non plus pour se donner. Les morts..., ils seront notre culte, nous sommes baptisés pour eux !

Il me semble qu'en ce moment même je t'aide à composer un roman, ma chérie, mais tu t'en fais malicieusement l'héroïne, et me voilà déconcertée.


Tout en m'ayant pour collaborateur et pour amie, — et ce mot n'est pas vain chez nous, et il est moins suspect encore, — te voilà prise tout à coup d'un violent amour pour l'un de nos amis, grand séducteur à l'occasion, fort jaloux de notre amitié. — Il devient pour toi séduisant, et plus encore, irrésistible. Tu me demandes comment je veux te tirer de là.
Méchante! ce n'est pas facile, car si tu prends feu, l'incendie sera sérieux.
Eh bien ! j'accepte ma tâche, et je m'identifie, je te le jure, à l'instant même, à la situation.
Tu le vois, me voici toute en larmes, je te pleure comme il m'est arrivé parfois pour quelques êtres dans la vie. Jeté pleure avec désespoir... mais contre ton ensorcellement le don des larmes est sans empire. — Si ta possession augmente, si tu n'as plus ni conscience, ni foi, ni souvenir, ni crainte, ni pensée, aucun vouloir :



« Si, m'oubliant et t'oubliant toi-même,
Abandonnant le Dieu que nous servons,
Je dois te voir en ce péril extrême, »



je te mettrai la camisole de force, je m'étendrai à tes pieds, entends-tu, tu me passeras sur le corps, si tu l'oses ; et après cela, mais après cela seulement, tu t'en iras te donner à cet homme. Pour moi, je ne te verrai plus, c'est le divorce, l'adultère, vraie cause de séparation.

Ecris la fin de ce roman toi-même, car je suis dans la douleur, et c'est une autre incapacité, causée souvent par la première : celle de l'impuissance totale contre la dépossession, par la possession du faux amour, de l'être que l'on chérissait.

La pitié divine descend parfois sur l'une et l'autre de ces infortunes : viens me guérir quand tu ne sera plus possédée.

Reviendras-tu? — Merci! je n'en avais jamais douté.
Cet homme a voulu t'épouser, et tu l'as fui. Le dénouement tout désiré s'est précipité de lui-même. Faire sacrer des rapports odieux/devenus dès lors des devoirs, les faire appeler mariage !.... Jamais !
Je te revois, tu es à ton tour en larmes, tu es à ton tour à mes pieds. Je te relève avec transport, nos embrassements parlent pour nous et effacent tout un passé.
Il ne se peut pas qu'une âme comme la tienne n'ait retrouvé le Dieu qui la créa. Quand la main divine, invisible, touche les cœurs brisés et repentants, —ces descendants des martyrs et des saints, — elle en chasse les maléfices, et les vertus reviennent à l'envi. Parfois on les a vues plus fortes.... Ne nous y fions pas pourtant.
Méchante! tu m'as fait souffrir, et tu me dois d'écrire le roman, puisqu'il s'est passé réellement en moi-même; c'est une production laborieuse, comme il arrive des autres enfantements. Soit, s'il l'a fallu pour te plaire et pour élever mon
amour jusqu'à toi. — Mais prends bien ton temps, de grâce, et ne t'avise plus de vouloir passer par le feu. Peu en échappent et en reviennent, et c'est à trouver le moyen d'empêcher les incendies horribles causés par les communards et les nihilistes de notre temps, sur le grand sujet de l'amour, que nous allons nous retrouver ensemble dans cette union qui fait notre
bonheur.
Je ne te donnerai plus les sujets, tu les trouveras bien toi-même, car tu connais
l'amour libre des hommes, ces communards, je le répète, qui ont mis les femmes en commun et ont su river leurs chaînes dans l'esclavage le plus déshonorant; ces nihilistes,— comptant parmi eux tant de femmes ! — qui nient la vertu, la pudeur, et, la trouvant encore en quelques âmes, la minent et la brûlent.
Tu nous parleras surtout de leur
amour dans la possession. Ce sera ton expiation, chère amie, ets? tu es insuffisamment éclairée, tu t'en iras consulter les victimes cachées au sanctuaire de la famille, ces femmes en si grand nombre mariées jeunes, avec indifférence, contre leur gré ; ces femmes d'une élévation morale se rattachant à la cause de nos libertés : ce sont elles qui de toutes parts t'instruiront.
Dans notre expédition pour la grande cause de
l'amour pur, les ballons captifs, vois-tu, nous viendront les premiers en aide : ils observent l'ennemi de haut.


Chapitre IV


Celle que je connais... ( Pensée )





Qui saurait l'aimer inconditionnellement - mot si difficile - lui trouverait plus que du charme sans doute. Une beauté simple, sans artifice, naturelle, pleine de ces reflets nés des apparences dont elle aime jouer, autant que de ses pensées enfouies au plus profond d'elle-même. Rien que ça. Mais cela ne changera rien au fait qu'elle ne montrera toujours que ce qu'elle veut bien montrer, aimant jusqu'à parfois paraître toute autre pour éviter les mauvais coups. Tout se mérite, la patience ne suffit pas toujours !

Celle que je connais, sait être consciencieuse, discrète, agréable. Elle sait aussi se poser ailleurs, à l'opposé quand l'enjeu ne lui plait que modérément, ou lorsqu'elle est un rien survoltée. Elle restera un peu, beaucoup, passionnément, agréable ou pas. Malgré quelques apparences trompeuses quand au désordre qu'elle semble entretenir avec plaisir, elle sait avoir le sens de l’organisation. Elle a bien du mal a quitter une tâche qu'elle s'est mise en tête de réaliser, avec méthode. Tout doit être parfait et bien ordonné. Qu'importe le temps, il ne compte pas, mais il faut le respecter et ne pas lui confisquer.
Celle que je connais, peut être très à l’aise. Une jeune femme, débordante d'énergie, joyeuse et qui sait s'intéresser à qui croise son chemin. Mais voilà, rien n'est tout à fait simple, Souvent pourchassée par l'ingratitude, ignorée et méconnue de qui ne sait la voir telle qu'elle est, elle est ainsi parfois angoissée. Peur de mal faire, peur de ne pas donner satisfaction, peur d’être mal-perçue ou inutile, oubliée elle peut préférer l’ombre à la lumière. Avec son enthousiasme pourtant, elle sait soulever des montagnes, et organiser de grandes choses. Ses grandes qualités de cœur sont vraies, et si pour elle, la vie ne fut pas jusqu'à présent un long fleuve tranquille, elle ne ferait pas de mal à une mouche, et aime plus que tout se sentir utile. Elle est ainsi.

Celle que je connais avec sa mélancolie parfois affichée et sa fragilité, peut faire fondre ...ou parfois agacer. Elle représente pour la gente masculine, éprise de charme et de fraicheur, la femme idéale. Pour d'autres,  sa sensibilité, son angoisse, et le stress qui vient la hanter, sont synonymes de longues pages de vie difficiles à supporter. Quoi qu’il en soit, ses prétendants sont parfois prêts à tout, mais elle le sait et peut en profiter. Parfois à trop sortir des rails, elle trébuche, se fait mal, mais sait se relever. Elle sait cependant se fixer elle-même des limites. Mais voilà, elle est trop souvent attirée par ces hommes qui ne la regardent pas telle qu'elle le mérite. Douleurs !

Celle que je connais, aura toujours besoin d’une relation vraie, faite d’attentions, petites ou grandes, et de romantisme, d'une histoire qui lui laisse la liberté d'être ELLE. Si par Amour elle peut être possessive. Son drame est que ça peut être aussi d'un bel Idalgo, vrai ou de pacotille, juste assoiffé d'une conquête de plus à inscrire à son carnet. Si cela devient chose impossible, elle se met alors dans tous ses états, doute, se pose mille questions. La moindre rupture ne fera qu'agrandira la cicatrice.
Pour être heureuse, elle grandira et sortira un jour de sa cage,  sans doute convaincue que l'idéal est parfois un leurre, et que ses priorités doivent aller vers ce qui la rendra sereine et joyeuse. Le bonheur, pour elle, sera peut-être ainsi tout simplement !?!

Celle que je connais ? Mais que voulez-vous savoir de plus ?.... Je ne dirai rien, vous ne saurez rien de plus, car en vérité je la connais à peine, la découvre encore et toujours.... et tiens pas dessus tout à sa liberté. Je viens juste sur sa main l'embrasser quand elle s'ouvre, la regarder sourire,  avant de repartir à tire d'ailes. Car je reste libre aussi, hors de ma cage à papillons, enfin !

RT








dimanche 27 novembre 2016

Découverte ( Poésie )

Une nuit peut être une vie...





En plongeant dans mon sommeil,
je me suis perdu dans l'immensité d'un rêve.
 je n'ai voulu voir que ton regard.
Venue de je ne sais où,
ta découverte fut douce et merveilleuse.
Te sentir bien était mon vrai bonheur
même dans tes silences, endormie. 
Tout était plus vrai, plus beau,
tout était unique, pour notre plaisir.
J'ai goutté tous les moments,
en admirant chaque frisson, chaque soupir,
Tes chants d'amour était autant d'appels,
pour reprendre ensemble notre voyage,
de la découverte l'un et l'autre.
En retrouvant éveillé ton regard,
je savais juste que tu étais unique,
venue d'ailleurs pour nous.
A chacun de tes regards,
j'ose la seule prière vraie...
Restes !

Robert Trebor


samedi 26 novembre 2016

Hymne à ta douceur ( Poésie )





Sourires sur le temps qui passe
Caresses cruelles de ce qui n'est pas
Un cœur blessé se glace
Et se fane de ce qui n'est pas.


Beauté du mot qui reste,
Prières sans fin de ce qui est,
Chaque jour est une fête,
Renaissance de ce qui est.


Mon cœur se moque du temps
Et fleuri du souvenir d'une caresse.
Ma prière silencieuse pourtant
Pleure le souvenir d'une caresse.


Belle tu le reste même cachée,
Tendre tu l'es tout autant.
Ton amour n'est pas gâché
Par la pluie du printemps.


Souris de ce qui est le passé,
Chante sur la vérité du présent.
Les larmes de ton passé
Font fleurir les couleurs du présent.


Ecoute et crois aux sentiments,
Respire et jouis de ce bonheur.
L'amour n'est pas un châtiment
Mais un hymne à ta douceur.



Robert Trebor 04 2016


vendredi 25 novembre 2016

Tout allait si bien... ( Animation )


'Passionate Discourse'


It's A Man's Man's Man's World - SEAL ( Chanson )


Pour bien commencer une journée...fraiche, brumeuse




.........
Le mirage de la vie d'hier part
Et s'endort dans mes souvenirs.
Ne rien renier, ne rien salir,
De ce qui a été un temps si rare
.........

jeudi 24 novembre 2016

La femme Ange ... (lecture du Chap. II)

A Nos romanciers féminins,
à Monsieur Alexandre Dumas



LA FEMME ANGE
L'Homme-Femme - La Femme-Homme
par l'auteur de la Société d'amour pur

II


Un procédé employé par un de nos homo-pseudonymes en renom, dans un de ses brillants romans, c'est de faire subitement volte-face au sentiment de la vertu outragée. Son héroïne se transforme au moment même où la vertu, enracinée dans ses entrailles, en quelque sorte, était appelée à donner ses plus grandes preuves.

Qu'y avait-il de plus attachant que le début : cette jeune fille moscovite noble et fière, quoique de condition bourgeoise, devenue la proie d'un jeune seigneur débauché dans une orgie de jeunes seigneurs? Quel élan dans son indignation, que de ressorts mis en jeu dans cette riche nature, quelle victime dévouée par le sort pour émouvoir toute une génération et inspirer aux femmes la vengeance de nos Virginies modernes ! — Nos Virginies!... — Viens voir celle-ci quand "Dieu et l'Empereur" lui auront donné pour époux celui qui l'a outragée.

Autrefois l'homme eût réparé. C'est son
amour, soutenu par l'honneur, qui eût fait taire son orgueil de
caste pour triompher de l'indignation de sa victime, digne en tous points de son
amour. Cet amour eût paru malgré tous les obstacles. Il se fût révélé à lui-même sous le baiser nuptial forcé. L'admiration pour la victime, que partagent les amis de l'époux malgré lui, eussent aidé au sentiment » une rivalité sérieuse de l'un d'eux survenue..., que sais-je! Bref, l'amour est tout inventé.

N'y avait-il donc rien à nous dire en une telle situation? rien de grand à nous dévoiler sur les sentiments contraires de la jeune fille, les répugnances persistantes de la nature outragée? Les temps sont bien changés, ma chère, et tu peux en juger comme moi. L'auteur préfère un renversement choquant. Il intervertit les rôles. C'est l'homme coupable, qui est l'offensé, et c'est la femme
déshonorée par lui dont les sensations éveillées et croissantes seront en quelque sorte le guide de son dévouement pour lui. Remarque bien certains passages, et surtout leur progression.

En fin de compte, on se demande jusqu'à quel point l'hystérie la plus caractérisée n'a pas été la cause de tant de vertus et d'abnégation. Le début défendait une telle chute, et nous ne saurions en féliciter l'auteur malgré tout le talent déployé pour la faire admettre.

Voici, exprimés par la jeune fille elle-même, les sentiments qui interdisaient ce triste choix. Ce sont les paroles de la victime après l'attentat.


« Ils ont mis dans ma vie le souvenir d'une heure horrible, d'un auront que rien ne peut effacer. Moi
qui n'avais jamais connu le mal, ils m'ont infligé une souillure qui flétrit même mes plus innocentes
pensées. »

Poursuivons, voyons l'héroïne plus loin. L'auteur a beau nous dire que « Raïssa n'avait plus de famille, que ses amis l'avaient abandonnée, que l'amour lui était interdit, » — comme si le monde lui-même ne donnait pas un éclatant démenti à cette affirmation, par le prestige qu'exercent les héroïnes, et la recherche dont elles sont l'objet; — nulle raison ne saurait faire admettre ce qui reste à jamais choquant : la chute morale de la victime outragée, maîtrisée par des sensations basses.
Cette chute, la voici qui s'atteste par « cette émotion étrange, bien étrange, nouvelle dans ce cœur ulcéré. »
Cette émotion, elle ira grandissant, elle s'affermira, en passant par tous les degrés.
On célèbre le mariage de la victime, forcé par l'ordre de l'empereur :
— « Voulez-vous épouser cette femme? demanda le prêtre à Gretsky.
— « Oui, répondit-il, le cœur dévoré de rage impuissante.
— « Voulez-vous épouser cet homme? dit ensuite le prêtre en s'adressant à Raïssa.
« La tête basse, couverte de rougeur et de honte, celle-ci répondit d'une voix presque inintelligible : — Je le veux. »

Pourquoi cette honte, Raïssa, quand vous obtenez justice? quand, réhabilitée aux yeux de tous, vous l'êtes avant tout à vos propres yeux? Vous vous créerez une position par vous-même, de vrais amis vous reviendront, forcés à la plus grande estime quand, après la cérémonie, vous aurez hâte de vous dépouiller de cet anneau que vous méprisez et que l'exilé emportera. Cette grandeur, qui est en vous si naturelle et si digne, vous rendra pour l'exilé l'objet d'un amour dont il emporte le germe et que l'épreuve affermira dans son cœur attendri.

Voilà le vrai, ce semble, de la situation et des personnages. Mais il n'en va pas ainsi, ma chère amie, et désormais il nous faudra compter avec cette émotion étrange, bien étrange et nouvelle qui s'est développée en Raïssa, et qui la mordra au sein comme un mal du plus triste nom.

Voyons ce que cette émotion va nous révéler encore :
Voici la fin de la cérémonie du mariage. « Le prêtre dit, suivant l'usage consacré : Embrassez-vous. Raïssa et Gretsky, se regardèrent pour la première fois, et un frisson de crainte parcourut le corp* de la femme, au regard méprisant que son mari attachait sur elle. »

Pauvre Raïssa! Le méprisable vous méprise, et vous acceptez ce mépris?... Et l'outrage qui vous est propre, et la cause qui nous est chère?... — Vous allez même jusqu'à vous calomnier.

« C'est pour une fortune et pour un titre que j'ai fait envoyer ces trois hommes en Sibérie... C'est horrible ! »
— Vous, Raïssa, qui n'êtes ni intéressée ni vaine? Et
votre honneur, et leur crime? Vous avez donc tout
oublié 1

C'est cette défaillance morale détruisant tout, jusqu'à la mémoire, jusqu'au bon sens, qui nous désole. Et c'est elle qui nous ferait douter de la justice des lois à punir l'outrage de l'homme sur la femme, puisque cet outrage semble ne pas exister en soi.

Avançons, et recueillons ces paroles de Raïssa avant d'être séparée de l'homme devenu son époux. Elles confirment les précédentes, avec un perfectionnement nouveau de sensibilité bien mal placée : « Je ne voulais pas vous faire de mal, murmura Raïssa de plus en plus désespérée, » — Bonne fille!... — « elle sentait une émotion bizarre s'emparer d'elle. — Certes, elle n'aurait pas voulu faire de, mal à ce jeune homme SON MARI... elle sentait qu'elle lui eût pardonné de très bon cœur. »

Nous tenons la boussole, avançons encore.

« Elle était admirablement belle en ce moment; la colère, l'angoisse et ce sentiment bizarre qui faisait de Gretsky autre chose qu'un ennemi pour elle, tout ce mélange d'impressions diverses donnait à son visage et à son attitude quelque chose de presque surnaturel. » —
Surnaturel, oh!... dans quel sens?...

Raïssa, installée dans le château du comte, « parcourut de l'oeil les objets familiers... tous souvenirs de quelque ami, peut-être une maîtresse aimée. »

Est-ce votre réflexion, Raïssa? L'auteur, sans l'affirmer, le laisse pourtant entrevoir : on va si vite sur la voie où vous êtes !

« Si c'était lui, pensait-elle, je lui pardonnerais de si bon cœur ! Comme je l'aimerais, s'il voulait seulement parler ! »
Que devrait-il dire pour vous rendre heureuse, Raïssa? Qu'il est l'auteur de l'attentat que vous ne
pourriez, disiez-vous, jamais pardonner?

Quelques détails encore pour nous convaincre de tous les aspects du changement.
« Seul au monde, le vieux domestique avait surpris le secret et les larmes de sa maîtresse. Il l'avait deviné pendant ses longues rêveries dans le fauteuil du jeune homme, qu'elle s'était fait indiquer. »

Voici le commencement de la première lettre qu'elle ne peut résister à lui écrire :

« Vous me haïssez, et vous avez raison, car je vous ai fait tout le mal qu'une femme puisse faire à un homme, pourtant je ne vous veux que du bien. »

Une femme qui obtient justice du viol le plus audacieux est donc coupable pour avoir été vengée? Le châtiment d'un forfait est donc tout le mal qu'une femme puisse faire à un homme ?

Quelle morale !

Continuons à nous convaincre du peu de valeur de l'offense dans l'âme de celle qui l'a subie :

« Depuis que j'ai reçu votre anneau, depuis surtout que j'ai perdu mon père, je ne pense qu'à vous. »

Ce père qui expire sous ses fatigues, accablé par le chagrin de l'attentat commis contre sa fille, n'est pas une victime nouvelle qui crie vengeance, loin de là. La persistance de sa douleur était presque une injure aux nouveaux sentiments de Raïssa. Ce père devenait un obstacle que le dieu des amours s'est chargé de faire disparaître à temps : la vertu est toujours récompensée.
Continuons la lettre.
« Votre bonheur m'est mille fois plus cher que le mien. »
Oh ! non, Raïssa : tout atteste qu'il n'en est rien.
« J'ai perdu peu à peu mes goûts, mes habitudes ; j'ai appris ce qui vous plaisait, et voici que, presque à mon insu, ma vie s'est modelée sur la vôtre. »

Qu'a donc fait Valérien, ô ma belle enfant! pour que vous cherchiez à l'imiter? Nous ne voyons qu'une seule action dans son passé, et vous devriez mieux l'apprécier que tout autre.

« Ne voyez-vous pas que dans cette vie troublée, — ou vous avez pris tant déplace que je ne rois plus rien qu'à travers vous, —je ne sais plus maîtriser mon esprit ni mon coeur? Ne sentez-vous pas que ce dévouement DE CHIEN SOUMIS n'est pas le fait de mes réflexions? Est-il possible que vous ne vous soyez jamais demandé pourquoi je me donne ainsi CORPS ET ÂME à vous et aux vôtres ? »

Oh! sûrement, Valérien a dû se le demander plus d'une fois, et nous nous étonnons peu du temps qu'il a pris pour se rendre.

« La lettre qu'elle avait pensée ne fut jamais écrite. »
— Nous vous en félicitons, Raïssa, pour la dignité de votre sexe.

Une soeur du jeune comte exilé juge ainsi des sentiments de Raïssa : « Elle avait d'abord cru que la jeune femme haïssait son mari... Elle avait attribué son dévouement à une générosité personnelle, naturelle à un beau caractère... Voilà qu'un sentiment nouveau, inconcevable » — tout le monde est d'accord, — « se révélait à elle. Comment, quand, Raïssa avait-elle pu éprouver de l'amour pour cet époux .si bizarrement entré dans sa vie ?
— « Comment se fait-il que tu l'aimes?
— « Je l'aime, dit Raïssa, parce qu'il est mon mari. Quel homme pourrais-je aimer, sinon celui que Dieu et le Tsar m'ont donné pour époux? »
Brave Raïssa! Quelle bonne théorie pour le mariage, et qu'elle doit rassurer les maris! Allez, soutenue
par Dieu, mettez-vous en route pour la Sibérie,— car il ne sera question de Dieu, dans votre vie, que pour courir après celui qui vous a violée.

Au départ de Raïssa, les jugements furent divers.
«Etrange fantaisie! pensèrent les uns. Hypocrisie! pensèrent les autres. Au palais, on ne chercha pas tant de malice; on dit tout simplement que Raïssa avait une belle âme et qu'elle aimait à faire le bien ; personne ne songea qu'elle pouvait aimer son mari. »

Merci, cher auteur, de nous avoir dévoilé le mystère qui devait échappera tous ; il n'était pas facile à pénétrer, et il a fallu vous y reprendre à plusieurs fois pour nous le faire comprendre.

Deux héroïnes qui ne pouvaient se succéder l'une à l'autre ont été soudées par force dans ce roman. La soudure grossière, choquante, et qui n'aura jamais la teinte d'aucun héroïsme, fait tout le nœud de l'action : telle est en deux mots notre opinion sur une production eût pu être charmante et d'une haute valeur morale, parée des grandes qualités d'imagination de •/auteur.

Au lieu d'y sacrifier la femme et son honneur, au lieu d'effacer l'outrage à la nature par des mouvements inférieurs de la nature, qui, certes, n'ont point leur retentissement dans une âme douée comme celle de Raïssa, nous aurions voulu que fût poursuivi par l'auteur l'héroïsme naturel à cette âme: l'action, non moins dramatique et plus vraie, n'y eut rien perdu, et elle eût été un juste hommage rendu par la vérité à la beauté morale.

Cette noble fille (pour rentrer dans le roman moscovite) ne pouvait-elle conserver le sentiment de son honneur intact en son âme, malgré l'affront, et exalté de tout ce que l'affront peut produire?

L'émotion du coupable à la vue de sa belle victime, — et c'est vraiment là que la nature a tous ses
droits, — l'admiration de tous pour la jeune femme, sa grandeur et son désintéressement quand elle a obtenu justice, sa noble fierté ; une grâce accordée par l'empereur au coupable remis en présence de sa victime par la force des événements,
l'amour croissant et délicat de Valérien pour Raïssa, — qui le partage jusqu'à un certain point, grâce à l'ignorance où elle est du vrai coupable, que favorise une méprise, ~ tout cela était-il donc sans charme et sans une valeur appréciable ?—Puis les combats, les incidents, les péripéties, le dénouement au choix de l'auteur... Moi, je m'appuierais pour Raïssa de
quelques faits physiologiques bien connus, mais que dément l'héroïne invraisemblable du roman, pour détacher Raïssa de celui qui allait devenir son époux, au moment même où elle apprend qu'il est le coupable auquel nul pardon n'a pu être accordé dans cette âme virginale ; et si le jeune couple, rapproché enfin par ce pardon, ne faisait pas suite aux époux dont les premiers chrétiens donnèrent maints exemples,
l'amour constant, persévérant de Gretsky ayant expié son crime, devrait son triomphe surtout au dévouement de la femme, comme il arrive si souvent dans l'ombre et sans éclat, Mesdames, malgré les témoignages contraires que vous nous fournissez toutes dans les héroïnes qu'on vous doit.



Chapitre III


De peurs en pleurs ( Poésie )






Les mots les plus durs de tes peurs,
Assèchent les larmes de mon cœur,
Où germent la fleur de mes craintes
Du chemin qu'avec toi j'emprunte.
Croire ainsi en toi qui sème le doute,
Saigne mon tendre espoir et redoute
Que l'ombre invisible de ta détresse
S'impose à jamais et toujours te blesse.
Nos chemins détestent la médiocrité
De ce qui n'est pas notre commune vérité.
Attendre et fuir ce qui un jour doit être,
Marque au fer l'âme de nos êtres.
Quelles prières crier dans le soir,
Mots de certitudes que nous pouvons croire.
Ecoute une fois le sentiment qui vient,
Ne recule plus pour n'aller à rien.
Ce qui vit à le droit au vrai bonheur
De s'unir dans les mêmes torrents de peurs

RT 02-99

mercredi 23 novembre 2016

Nuit romantique ( Poésie )





Etoile des milles et un plaisirs
Lumière de vie et de passion
Décors harmonieux d'émotions
Préservez le présent sans sourires


Votre clarté efface la peur
Qui voile l'espoir du lendemain
Pour la tendresse dont je veux la main
Soyez la vérité d'un vrai bonheur


Le mirage de la vie d'hier part
Et s'endort dans mes souvenirs.
Ne rien renier, ne rien salir,
De ce qui a été un temps si rare


Le ciel sera le refuge d'amour.
Pour elle j'y planterai la joie
Chaque instant j'y dirai ma foie
En elle et sa sincérité toujours


Si elle ne veut entendre les mots
Et reste glacée par la peur du sentiment
Aidez moi Ici et Maintenant
A savoir écouter et comprendre ses mots


RT - 03-1999


Le mensonge que nous vivons ( Vidéo )


Cette fameuse vidéo, « The Lie We Live » (Le mensonge dans lequel nous vivons) est en train de faire le tour du monde et c’est compréhensible !

Le narrateur y présente des faits qui déforment notre société humaine et qui font de notre monde un enfer, de quoi nous faire réfléchir, de quoi nous ouvrir les yeux sur le monde dans lequel nous vivons. Le but de tout être humain est d’atteindre le bonheur, mais à quel prix ?

Prenez le temps de partager cette vidéo avec vos proches, sur les réseaux sociaux, vos blogs et forums afin qu’elle soit vue par le plus de monde possible. Ne perdons pas contact avec cette Terre qui nous appartient.


lundi 21 novembre 2016

La femme Ange ... ( Lecture du Chap. I )


A Nos romanciers féminins,
à Monsieur Alexandre Dumas



LA FEMME ANGE
L'Homme-Femme - La Femme-Homme
par l'auteur de la Société d'amour pur

I


Ma flore est terminée, chère amie, elle n'ira pas plus loin. A quoi bon les accessoires, quand le fond est si fort en défaut !

Comme je m'y étais engagée, j'ai lu quelques-uns des romans nouveaux de nos homo-pseudonymes, doués par le grand magicien (1) : je ne pouvais m'en tenir à un éloge non suffisamment justifie. Après les belles pensées du Bleuet, de Gustave Haller, favorisées parle choix du sujet qui leur permit de se produire en abondance, j'espérais trouver encore de quoi réjouir
l'amour pur dans les écrits de nos auteurs féminins. Mais, illusion complète, ma chère.

Si des pensées détachées se présentaient encore gracieuses et pures, elles étaient toutes en si grande opposition avec l'action, les personnages principaux y jouaient un tel rôle, y donnaient un tel démenti à ces pensées, que notre flore eût été une trahison à notre cause et au sentiment de légitime tristesse produit en nous par ces décevants écrits. Tu attends les preuves de cette accusation, amie, je te les dois et les voici. Mais rappelle-toi, en me lisant et en appréciant ma critique sur ces quelques romans féminins, que je sacrifie tout à mes dieux ; que ni la grâce, ni la beauté du style, ni le talent
de peindre ou de produire des situations inattendues, ni la nouveauté des tableaux n'ont affaire en cette occasion. Je cherche des appuis à
l'amour pur, je poursuis mon expédition pour en remonter le fleuve desséché, en faire retrouver les sources perdues, en ramener les eaux bienfaisantes parmi nous, et tout ce qui s'oppose à cette entreprise, tout ce qui peut la compromettre, lui faire obstacle, est rejeté sans pitié parmi les ennemis de la civilisation nouvelle.

Faire renaître la femme par
l'amour, l'amour pur affranchi du sexe, et qui exclut le sexe des relations chastes de l'amour libre, telles sont nos prétentions. Je te rappelle ma thèse en deux mots. N'oublie jamais que, selon moi, c'est cette dépendance fatale qui a tout gâté, tout perverti; qu'avoir rattaché l'amour au sexe fatalement, irrésistiblement, c'est avoir favorisé toutes les corruptions, tous les écarts qui se sont produits et ont mis plus que jamais la femme sous la domination de l'homme, et que, concentration monstrueuse contraire à l'être, à sa liberté, contraire à Dieu, à ses lois, à leurs fins, cette concentration fatale a étouffé peu à peu dans l'âme humaine et dans celle de la femme en particulier, toutes les vertus natives et primordiales chargées de protéger l'amour en sa croissance. J'ai nommé la chasteté, la pudeur et la liberté suprême.

En délaissant comme à l'envi
l'amour pur et ses vertus, gardiennes pour la femme de l'amour seul grand, seul digne de tous les sacrifices, nos auteurs féminins, en leurs écrits, — les homo-pseudonymes en tête, — ont fermé à leur sexe la voie de délivrance véritable et les beautés de toutes sortes qui s'y retrouvent naturellement. Ces auteurs sont allés à l'inverse des vrais progrès de l'art : ils n'ont pas eu le flair des grandeurs de l'art nouveau.

Imitateurs de leurs maîtres, leur tendance, dans leurs romans du jour, c'est de suivie les hommes dans leurs hardiesses et dans les peintures qu'on leur doit. Mais là, encore, les femmes ne suivent qu'à distance, se contentant de faire partie de l'expédition aventureuse qui met à nu nos tristes mœurs sans réagir et chercher au mal des correctifs.


Que sont les adultères de certains romans de ces dames, ces adultères prolongés sans un retour de conscience et détaillés jusqu'au dégoût, ou ces adultères rapides s'Ajouter au dictionnaire au-dessus des mers, dans un refuge de quelques pieds carrés, à côté de ceux des maîtres?...

Les productions et les exhibitions des chefs-d'œuvre du musée secret de nos mœurs sont assurées depuis longtemps à ces derniers, j'en atteste certains romans qu'il sera facile de nommer et qui s'échelonnent à travers les siècles.

Si les hommes se sont mis à l'aise en se faisant complaisamment par ces peintures, et sans en souffrir, les complices des outrages à la morale, les femmes, nos homo-pseudonymes surtout, ne sont que des déserteurs. Elles n'ont pas su réagir, elles ont jeté au loin les armes, fui le bon combat, et malgré la distance qui les sépare des maîtres, il y a entre elles et eux une entente fatale à notre temps.

Par leurs peintures de
l'amour, par leurs jugements, par le choix des sujets, l'action des personnages,
elles ont renforcé la concentration monstrueuse qui fait de la femme, par
l'amour, en tout et pour tout, irrésistiblement, la proie naturelle et légitime de l'homme. Elles vont toutes à l'exaltation du sexe, au triomphe de l'amour par la sensation. Abordons enfin quelques-uns de ces ouvrages, sans les nommer, si c'est possible, ni leurs auteurs. Tu sauras bien les reconnaître et espérer avec moi que, les noms de ces chers auteurs n'étant pas un pêché, les erreurs qu'ils protègent et recouvrent pourront bien être effacées dans quelques productions nouvelles. 


(1) - Voir la brochure de l'auteur : La flore nouvelle de l'amour. Dontu, Palais-Royal.

Chapitre II


Restes là ( Poésie )






Loin de moi et si prés à la fois,
Restes là où tu ne veux aller.
La vérité ce soir étouffe ma joie
De ne pouvoir un instant te parler.
Quels mots faut-il pour te dire
Ce qui me hante et te blesse ?
Une lettre suffit à te faire pâlir,
Toi, femme voilée de tendresse.
Vous êtes ensemble, l'une et l'autre,
Mélanges de sentiments et d'humeurs.
Toi qui ne sais aller sans l'autre,
Toi son ombre et son malheur.
Quelle patience dois-je apprendre,
Pour pouvoir vivre sans un souffle,
De peur de ne savoir comprendre
Laquelle des deux aujourd'hui souffre ?
Aimer autant tes différences,
Choisir n'est plus un dilemme.
J'ai choisi de vivre la souffrance
De vous attendre ensemble, toi que j'aime.

RT

dimanche 20 novembre 2016

Miyoko Shida et la perfection ( Vidéo )












Destin de mer ( Poésie )









Sur le blanc navire guidé par le destin,

Tu as croisé à l'ombre de la renommée,

L'obstacle de ce qui devait être la fin.

Les vents de tempête ont tirée nos voiles,

Gonflés nos cœurs de cette passion d'écume.

Les sirènes ont chanté sous les étoiles.

Les marins oubliés dans la douce profondeur,

De ce miroir sur lequel nous aimions courir,

T'ont rappelé les limites de tes ardeurs.

Tu est revenu au port dans le silence,

Fantôme de la terrible nuit sans âme.

N'oublies pas le "Cap Horn" de notre enfance.

Il reste face à la mer, toujours silencieux !


Robert Trebor - 05-99

Jouer à la guerre ( Pensée )



La guerre de 14-18 venait alors de prendre fin !
De nos jours que faudrait-il dire et faire pour que tout ce cirque cesse ?
Apprendre à penser...peut-être !





En ayant plongé dans quelques réflexions sur le sujet, j'ai comme il se doit eu l'approche par cette question essentielle. La violence est-elle naturelle chez l'Homme (Homo Sapiens) ?

La violence fait partie de notre histoire et à cette question, nous sommes tentés de répondre que l’homme n’est pas violent par nature que seul un cotexte agressif le fait sortir du droit chemin, donc la réponse spontanée serait non. Or, soutenir que les hommes sont violents par nature n’est possible que s’il existe en eux quelque chose qui par nature les disposerait de manière spontanée à porter atteinte à l’intégrité ou à la spontanéité des êtres et des choses. Par conséquent, il est possible de voir qu’en tant qu’être vivant, l’homme est doté d’instinct défensif, il se conserve et se perpétue.
Les hommes sont donc t’ils disposés de manière innée à être violent dès lors que leur survie est mise en jeu ?

Tout d’abord, avant de se demander si la violence est elle naturelle chez l’homme ? il s’agit de définir la notion de violence. Ainsi, la violence correspond à tous les actes qui portent atteinte à l’intégrité physique ou psychologique d’une chose ou d’un être, et, par extension, à tous les actes qui contrarient une spontanéité ou un projet. La violence c’est ce qui se brise, fait mal ou met des obstacles. Elle est également, la protection que nous mettons en œuvre chaque fois que la vie est menacée. C’est une pulsion. Alors, la violence au prime abord n’est pas naturelle chez l’homme, car il faut considérer que l’homme est bon par nature (c’est la thèse que Freud réfute) et que son agressivité ne vient que pour défendre, l’éducation religieuse qui est à la base de notre société.

En conséquence, la violence est naturelle chez l’homme. En réalité, c’est un héritage naturel de plein droit sans contestation possible. C’est notre biologie, l’agressivité est instinctive et ce manifeste souvent par la violence sous forme de pulsion. Mais, ses instincts (à l’homme) le disposent aussi à une violence qui va bien au-delà de ce qui exige sa survie. En effet, il ne semble pas possible de rendre compte de la violence seulement en termes d’utilité par rapport à la survie. D’ailleurs bien des violences peuvent sembler tout à fait gratuites de ce point de vue. Ce qui dresse de l’homme un sombre tableau qui rejoint une des thèses que soutient Freud dans « malaise dans la civilisation ». « L’homme n’est point cet être débonnaire, au cœur assoiffé d’amour, dont on dit qu’il se défens quand on l’attaque, mais un être, au contraire, qui doit compter au nombre de ces données instinctives une bonne somme d’agressivité […] ». L’homme est en effet, tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépends de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. La violence dont l’homme est capable ne se limite pas à celle provoquée par les circonstances, de la légitime défense. Aussi, elle est le mode de satisfaction d’une pulsion, d’un désir qui ne doit rien aux circonstances et qui tient à notre constitution naturelle, à notre nature. Du coup, on peut comprendre que les violences qui paraissent dues aux circonstances, à la vie sociale, par exemple, celles des diverses formes de compétition, sont en réalité l’expression d’une agressivité naturelle qui trouve dans la compétition, l’occasion de se manifester. Si les hommes se battent pour détruire, faire mal, tuer pour accaparer des ressources naturelles, des richesses ou des honneurs, c’est non seulement pour vivre ou en tirer avantage lais aussi pour priver les autres de ce qui leur est pris. Freud reprend la locution latine, Homo Homini Lupus. Cette citation n’est pas de lui mais de Titus Maccius Plautus, un poète comique romain qui vivait 200 ans avant J-C. cette citation est extraite de « la comédie des ânes ». Donc, cette locution latine se traduit par « l’homme est un loup pour l’homme » ce qui revient à dire que l’homme fait souvent du mal à ses semblables. En somme, si l’homme est violent, c’est par nature qu’il l’est. De plus, notons que cette thèse selon laquelle l’homme est violent par nature est toujours associée soit à une explication, c’est le cas de Freud, soit à une justification, de l’organisation de la vie sociale et en particulier de la rigueur des restrictions qu’elle impose à tous. Puisque l’homme constitue par son agressivité naturelle un danger pour ses congénères, il est sage que la vie sociale y mette de l’ordre par les lois religieuses ou laïques qui sont là pour nous protéger de nous même. La loi inhibe et réprime notre spontanéité. En outre, l’éducation joue pleinement son rôle pour endiguer la violence qui sommeille en nous, et s’ajoute la philosophie qui est une arme pour combattre nos déchainements violents.

Par ailleurs, nous avons pris conscience que la violence est un fléau qui peut conduire à une issue fatale. Même si cette même violence a sauvé notre espèce, au détriment d’une autre certainement, il semble qu’il y a des millénaires. Néanderthalien et Cro-Magnon ont été amenés à vivre sur les mêmes territoires et finalement nous descendons de Cro-Magnon. L’extermination de l’un par l’autre n’est pas prouvée scientifiquement mais il semble que les relations furent très violente, ne serait-ce que pour des territoires de chasses, de survie…, Cro-Magnon est arrivé avec une culture différente, c’est notre histoire humaine qui commence. De plus, la violence naturelle est dans nos gênes, acquise lors de l’évolution de l’homme, de son adaptation à son environnement. La violence est le fondement de l’homme. Elle fait partie intégrante de notre état d’Homme et de notre humanité. Aujourd’hui, lorsqu’on évoque la violence on a du mal à admettre que cela soit naturelle, on a tendance à oublier que cette violence innée est la raison de notre existence. Si nos ancêtres (à l’époque de la préhistoire) n’avaient pas eu cette violence qui alimente l’instinct de survie, nous ne serions pas là. La lignée humaine serait autre ou éteinte. Alors, la violence fait partie de notre patrimoine génétique, qu’il faut apprendre à connaitre, à maitriser sans la renier, en faire un usage parcimonieux (c’est pour cela que nos sociétés civilisées ont inventé la diplomatie et la justice) ; mais chercher à l’inhiber complètement ruinerait l’humanité. Il faut trouver un moyen de canaliser notre agressivité instinctive pour éviter l’exploitation de l’homme par l’homme. De plus, nous avons construit des sociétés avec des règles et des valeurs que chacun doit accepter, mais l’homme doté de sentiments néfastes (l’ambition, l’envie…), qu’il n’arrive pas toujours à maitriser, donne libre cours à son naturel et cherche à dominer, humilier, profiter d’autrui et souvent avec violence. L’homme dans la nature n’a pas vraiment de prédateur et sans le savoir (on en prend vraiment conscience maintenant). L’austérité vient de lui-même. Notre évolution, nous a fait créer la violence intellectuelle beaucoup plus pervers que la violence physique.

Comme nous l’avons vu, on ne peut nier l’existence naturelle de notre violence génétique et faire croire que cette violence n’est que l’effet (la réaction) face à des causes de malaise ou une réponse à une agression. Beaucoup adhère à cette thèse que Freud considère trop optimiste et idéaliste. Comme dit Freud, « l’homme n’est point cet être débonnaire… » et n’adhère pas à l’idée que sans contrainte nous ne serions pas violent. On peut donc dire que la violence n’a pas le droit d’être en nous mais lorsque l’on se penche sur notre passé (et il faut savoir regarder la passé pour bâtir le futur), on est obligé d’admettre que cette violence n’a jamais cessée d’exister (même aujourd’hui), à effectivement un élément déclencheur mais la nature nous a doté de cette faculté primaire et instinctive pour nous défendre dans cette nature qui malgré les apparences est hostiles. Avec l’évolution de nos sociétés, ce droit naturel n’a plus lieu d’être, le temps de ce droit semble avoir vécu. Pourtant nous faisons toujours usage de la violence mais de manière dévoyée simplement pour assouvir nos envies.

Rien ne se termine là, sur le sujet. Je suis abattu ...

samedi 19 novembre 2016

Rêves ( Poésie )







Rêves qui rythmez mon souffle de vie,
Parfums d'amour qui hantez mes nuits,
Laissez moi dessiner les mots tendres,
Que m'inspire celle que je veux prendre.
Faites que mon présent navigue sur le sien.
Qu'elle devine ce qui chaque heure vient
Faire naître en moi la joie d'une pensée,
Qui éteigne la peine de nos passés.
N'oubliez pas la seule vérité du destin
Qui ne doit rien au hasard de nos entrains.
Le moment qui fut ici et maintenant
La lumière douce de l'inoubliable moment,
Ne sort pas de l'imaginaire d'un rêve.
L'aveu tant inattendu sorti de mes lèvres,
A illuminé la croisée des communs chemins
Gravés dans la fibre de l'universel parchemin.
Elle peut croire mais ne veut rien dire
Du mirage de l'amour qui sût meurtrir,
Les ailes de la passion qui brisa son cœur
Cristal fendu par mille et une pleurs.
Restez là et donnez moi la patience
De cultiver pour nous la confiance.
Elle est la fleur que nous voulons cueillir
Sans plus jamais la voir s'évanouir.



Robert TREBOR - 2016